Extrait --- L'or, l'écarlate et le noir - tome 2
PROLOGUE
Je me nomme Vincent Donovan et je suis un être humain complexe.
Et plus j’avance dans mon introspection personnelle, et plus je prends conscience de toute l’ampleur de cette complexité. Ce qui n’est pas quelquefois sans me terroriser.
Heureusement que madame Savoie, ma psychologue, est là pour m’apaiser et remettre les choses en perspective lorsqu’elle me surprend en train de paniquer. Ce qui, toutefois, ne se produit pas très souvent. Et ce qui est une chance. Mais chaque fois que cela survient, les émotions qui accompagnent mes réflexions ont tendance à déferler dans mon cerveau comme un tsunami de trente mètres de hauteur sur un littoral de cent kilomètres de long. Bonjour l’angoisse !
Au début de ma thérapie, Madame Savoie avait déjà évoqué le lien entre mes problèmes psychologiques et les symptômes des maladies de l’autisme et du dédoublement de la personnalité. Mais elle n’avait alors utilisé ces comparaisons – à mots couverts, par ailleurs – que dans l’unique but de mieux m’expliquer ce qui se passait dans ma tête depuis mon enfance. Elle m’a toutefois avoué après coup – et très souvent – qu’elle avait amèrement regretté ces analogies. Surtout que je m’évertuais depuis lors, et malgré ses remontrances, à surfer sur Internet pour en connaître davantage sur ces deux troubles psychiatriques cliniquement répertoriés.
« — Vous n’êtes pas autiste, monsieur Donovan ! » avait-elle tenté de me rassurer à plusieurs reprises. « Et vous ne vous dédoublez aucunement, comme le faisaient Sybil et Billy Milligan, par exemple. Vous êtes certes, et indubitablement, un névropathe, ça, il ne fait aucun doute – aïe ! ce mot m’avait également fait flipper –, mais vous n’avez pas du tout un problème de santé mentale ! Je vous le certifie ! »
Et pour bien me faire saisir que mon état était loin d’être catastrophique, elle avait passé une séance complète à établir la différence entre une névrose – mon cas – et une psychose – pas du tout mon cas, par bonheur…
« — Une névrose est un dysfonctionnement de la façon de penser », avait-elle commencé, telle une prof d’université s’adressant à un élève obtus. « C’est une défaillance causant des troubles du comportement dont le sujet est douloureusement conscient, mais sur lesquels il n’a aucune prise. Comprenez-vous ce que j’essaie de vous dire ? Vous ne souffrez d’aucune lésion anatomique du système nerveux, ou du cerveau, si vous préférez. Vous êtes plutôt victime d’un dérangement provenant d’un traumatisme psychique qui remonte à l’enfance. Nous faisons ici expressément référence au meurtre de vos parents perpétré devant vos propres yeux lorsque vous aviez six ans. Cet événement, non résolu et refoulé dans votre subconscient, est à l’origine de votre problématique.
« Et si cela peut vous rassurer encore davantage, sachez que tous les habitants de cette planète ayant leur lot d’expériences perturbantes de jeunesse, je puis vous certifier qu’ils sont tous névrosés d’une manière ou d’une autre. Cela dit, certains vivent très bien avec cette contrariété sans jamais en être véritablement gênés, tandis que d’autres peuvent y laisser leur santé. Dans votre cas, cela vous a poussé à faire montre de comportements… heu… de comportements un peu… disproportionnés, disons… »
Elle faisait bien sûr référence, entre autres, au récit de ma première année au Collège militaire royal de Saint-Jean. Récit que j’avais décidé de coucher sur papier, sur son conseil. Elle avait lu le manuscrit que cela avait donné. [1] Et ma foi, je crois qu’elle en était restée muette de stupéfaction pendant une certaine période. Je me souviens, en tout cas, qu’elle avait annulé quelques-uns de nos rendez-vous sans me fournir d’explications, juste à ce moment-là ; ayant sans doute besoin d’un peu de temps pour réadapter ses interventions en tenant compte de ce dont elle avait pris connaissance.
« — Contrairement à la maladie mentale, ou la psychose », avait-elle continué, « qui entraînent une déstructuration souvent complète de la personnalité, le sujet névrosé est conscient du caractère pathologique ou invalidant de ses symptômes, mais il lui est impossible de s’en débarrasser seul. C’est votre cas, monsieur Donovan. De là, l’importance pour vous, d’une assistance psychothérapeutique. Ce que vous êtes justement en train de faire en ma compagnie. »
J’ai fini par faire taire mes craintes. Pour être franc, cela n’a pas été trop difficile, car j’avais une carte dans ma manche. Pour m’aider – c’est-à-dire pour bien faire la différence entre le monde de la folie pure et mes petits problèmes particuliers –, je n’avais en effet qu’à me remémorer ma deuxième année au CMR. Durant ces quelques mois, j’avais alors été personnellement confronté à deux cas typiques de délires psychotiques véritables. Et je convenais que mon comportement n’avait rien à voir avec ces deux exemples d’authentique démence – j’y reviendrai nécessairement de long en large.
Cela enfin réglé dans mon esprit, il était néanmoins hors de question que j’avoue à Nicole – ma conjointe actuelle – que j’étais un « névropathe ». Je ne pense pas que notre vie de couple en aurait gagné quelque chose, de toute façon. J’avais plutôt l’impression que ça aurait été le contraire. Bref, je me suis toujours tu à ce sujet-là devant elle.
Nicole ne me demande d’ailleurs jamais rien du contenu de mes séances de thérapie. Elle se contente de bénéficier de l’amélioration très notable de mon attitude et, partant, de notre relation.
Ce qui semble pleinement la satisfaire.
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Tout au long de ma thérapie, Madame Savoie a également tenté à quelques reprises – et toujours mine de rien – d’évoquer mon souvenir par rapport au meurtre de mes parents. Je m’y suis sans cesse refusé.
Non, c’est faux. C’est beaucoup plus en amont que ça. Comme cette expérience est ensevelie très profondément dans mon subconscient, je ne m’en rappelle aucunement. Je ne peux donc pas discourir sur un événement qui a été occulté de mon cerveau. Par contre, je sens qu’il pourrait être déterré et ressuscité dans ma mémoire lucide pour peu que je m’en donnerais la peine. Mais je me doute bien aussi que cette résurgence serait fatalement accompagnée d’émotions qui me dévasteraient corps et bien. Alors, je n’envisage pas une miette de la provoquer. Du coup, cela restera toujours bien enfermé à double tour dans le coffre-fort de mon inconscient.
En même temps, et paradoxalement, je sais bien que c’est ce souvenir-là qui est à la source même de toutes les aberrations que j’ai commises au cours de mon existence. Et que l’affronter bravement pourrait écourter considérablement ma thérapie. Mais il pourrait également me tuer – j’exagère, bien sûr, mais à peine. De sorte que je préfère contourner l’obstacle en discourant plutôt sur les conséquences que cet événement m’a fait vivre. Conséquences qui m’ont suivi tout au long de ma vie et dont je commence à peine à prendre toute la mesure aujourd’hui – et à domestiquer, si je puis dire.
La principale séquelle de ce traumatisme est que j’ai apparemment compensé la disparition brutale de mon père par une idéalisation à outrance de ce personnage. Et l’expression « à outrance », entendons-nous bien, est un euphémisme. J’en ai d’ailleurs déjà parlé. Mais j’y reviens quand même, car c’est important.
Depuis l’âge de six ans, et robotisé par le programme informatisé qui était implanté dans mon cortex cérébral, j’ai sans cesse voulu rendre gloire à la mémoire de mon père – le Dieu absent de mon enfance – en concrétisant, dans mon quotidien, des valeurs qui animaient jadis les Templiers du Moyen Âge. J’en nomme quelques-unes : honneur, noblesse, vaillance, dignité, courage… Il y en a d’autres, mais j’arrête ici, tout le monde ayant sans doute saisi le principe.
Valeurs tout à fait anachroniques en ce Québec des années 1970 qui vivaient encore dans les traces du mouvement hippie américain de la décennie précédente. Valeurs par ailleurs anachroniques depuis des lustres en ce milieu du vingtième siècle, et en tout lieu sur la planète. Mais valeurs que j’espérais quand même et naïvement retrouver et matérialiser dans cet établissement d’élite – le Collège militaire royal de Saint-Jean – où j’avais décidé de faire mes études. Amères désillusions, et ce, dès mon entrée en cette enceinte, étant donné que l’institution et les élèves-officiers qui en faisaient partie n’avaient pas rencontré le dixième de mes attentes démesurées.
Constatant cela, il ne me restait que deux solutions : 1) ou je m’abaissais moi-même jusqu’au niveau de la médiocrité dont j’étais le témoin ; ce qui m’était totalement impensable – plutôt démissionner ! ou 2) je relevais moi-même à bout de bras l’ensemble de cette école à la hauteur de mes propres vues.
J’avais opté pour le deuxième choix. D’aucuns auraient parié à ce moment-là que je laisserais autant ma santé physique que mentale dans ce rêve parfaitement inaccessible. La suite des événements a bien failli concrétiser cette perspective.
Je me demande encore par quel coup du sort je suis toujours vivant aujourd’hui ; et pourquoi je ne suis pas devenu plus dingue que je ne l’étais au départ. Je devais être doté d’une carapace de fer à la Iron Man. Et d’un entêtement de bulldozer en titane. Toujours est-il que non seulement j’ai survécu à cette vie quasi schizophrénique, mais j’ai également réussi – jusqu’à un certain point, du moins – à réorienter les valeurs de cette institution en fonction des miennes. Et cela dit sans prétention aucune.
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Mais tout cela n’a jamais été sans mal. Sans mal pour moi. Et sans mal pour mon entourage. En d’autres termes, j’en ai bavé, et j’ai également fait souffrir les gens qui ont gravité dans mon orbite. Car cette fameuse névrose qui me collait à la peau me dotait évidemment d’une personnalité qui n’était pas de tout repos pour personne.
J’étais premièrement, et entre autres, aux prises avec une importante introversion, un trait de caractère qui m’a sans cesse été reproché, et qui m’a occasionné quelques ennuis tout au long de ma carrière. Surtout au Collège militaire, justement, où « l’esprit de groupe » correspondait à une valeur fondamentale. Comme j’y faisais plutôt bande à part, étant un individu asocial, eh bien, j’étais particulièrement mal considéré sous cet aspect-là. Mal considéré par les autorités, tout d’abord, ce qui m’a coûté quelquefois des annotations négatives à mon dossier ; et mal considéré par mes propres confrères qui jugeaient d’un mauvais œil quelqu’un qui se démarquait de la sorte.
D’autre part, j’ai toujours été extrêmement rigide dans mes principes et dans mes attentes. Rigidité dans le sens de sévère, inflexible, intransigeant. Et pas rien qu’un peu. J’ignorais toutefois à l’époque à quel point ce trait de ma personnalité était exagéré : à la limite, même, de la caricature. En fait, je ne m’étais jamais questionné quant à sa normalité, car je nageais dedans. Un poisson se demande-t-il s’il est naturel pour lui de vivre dans la mer ?
Bref, j’étais intraitable, oui, dans mes idées et dans mes opinions. J’étais constamment sur la ligne de départ pour me battre pour mes points de vue. J’étais prêt à foutre ma carrière à l’eau pour mes idéaux. J’étais même vraisemblablement disposé à sacrifier mes amours pour eux. Je spécifie ce dernier point, car c’est ce que j’ai fait concrètement, et plus souvent qu’à mon tour.
C’est d’ailleurs cette particularité de mon caractère qui a été à l’origine de toutes mes actions clandestines menées au Collège militaire royal de Saint-Jean, à partir de mes dix-huit ans. Cette réaction de ma part en avait atterré plus d’un parmi certaines gens qui croyaient me connaître et qui avaient tout à coup découvert qui j’étais réellement : mon meilleur copain, Serge, notamment, ainsi que Patrick ; deux élèves-officiers qui ont eu la malchance de devenir mes amis peu de temps après mon entrée en ces lieux.
Une telle manière de penser, un tel entêtement et un tel idéalisme les avaient totalement confondus. Mais je devais sûrement compenser par un trait plus sympathique de ma personnalité, car je ne les avais pas fait fuir d’épouvante, finalement. Ils avaient même continué de me côtoyer en étant conscients qu’ils frayaient dorénavant avec une sorte d’excentrique. De cette façon, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, j’ai réussi à constituer un – petit – réseau de camarades intimes qui sont demeurés près de moi tout au long des années.
En cela, Serge Catelier a sans contredit été le plus fidèle d’entre eux. Et pour dire la vérité, je n’ai jamais compris la raison pour laquelle nous nous étions liés d’amitié si étroitement, lui et moi, à partir de notre première rencontre. Car, tout bien considéré, et ce, dès le départ, oui, tout nous opposait l’un à l’autre : j’étais hyper keen, il était hyper slack ; j’étais un type asocial ; il était doté d’un caractère débonnaire qui tissait facilement des liens interpersonnels avec presque tout son entourage ; j’étais d’une intransigeance maladive par rapport à tout ; il faisait preuve d’une extraordinaire flexibilité en toutes circonstances… Nous étions donc aussi différents qu’une fourmi peut l’être d’un éléphant. Et pourtant, nous sommes devenus – et très rapidement – les meilleurs amis du monde. Nous le sommes toujours, d’ailleurs, cette camaraderie n’ayant jamais défailli durant les quarante dernières années, malgré nos occupations respectives qui nous ont souvent séparés en temps et en distance.
J’ai par ailleurs déjà abordé ce paradoxe avec madame Savoie. Celui de ma relation avec ce gros lourdaud de Serge, mais celui également, plus général, de l’aspect amical de mon existence, qui s’est développée quasi normalement malgré mes problèmes psychologiques. Nous n’avons pas encore eu le temps, malheureusement, de creuser bien loin cette réflexion. Mais j’entends bien le faire au cours des prochains mois.
Un autre sujet dont j’ai aussi commencé à parler avec madame Savoie est celui de mes amours…
◊◊◊
J’ai sans cesse reproché à ma sœur, Catherine, la quantité de ses aventures amoureuses éphémères. À l’époque, je ne me doutais d’ailleurs aucunement – et tant s’en fallait – qu’il pouvait exister un lien entre cette demande forte en elle, de trouver un copain correspondant exactement à ses exigences, et la mort brutale de nos parents survenue lorsque nous étions enfants – à huit ans, dans son cas.
Du coup, je ne le comprends toujours pas aujourd’hui, ce lien, même si je sais maintenant qu’il est présent. De toute façon, ce n’est pas de mes affaires. C’est celui de ma sœur. Et pour régler son problème, elle devra faire ce que je fais moi-même avec madame Savoie : c’est-à-dire entreprendre une introspection sérieuse des méandres de son subconscient. Mais je ne crois pas que cela l’intéresserait. Quoique…
Bref, oui, je lui ai constamment reproché ce trait de caractère, et alors que j’exagérais sans doute. À preuve, Catherine a quand même vécu quelques relations stables. Je me rappelle entre autres de ce Cédric Loranger, qui a été son petit ami pendant une partie de ma première année au CMR, et tout au long de ma deuxième année. En fait, elle l’a gardé un an et demi à ses côtés, celui-là. Ce qui est une excellente performance dans les circonstances. Et ce type n’a pas été le seul à partager sa vie pendant une période significative.
Alors quoi ? Alors, j’étais probablement de mauvaise foi la concernant. D’autant plus que pendant que je me moquais – affectueusement – de sa vie amoureuse, la mienne s’avérait un véritable désastre. Davantage que la sienne, si ça se trouve…
La différence fondamentale entre Catherine et moi, sur cet aspect-là, c’est qu’elle était, elle – et inconsciemment, il va sans dire –, à la recherche de l’âme sœur idéale. Et cela avait sans doute rapport, pour elle aussi, avec l’image éthérée qu’elle se faisait de notre père. Mais j’arrête tout de suite ici, car nous entrons de plain-pied dans la psychanalyse. Et ce serait d’ailleurs de la psychanalyse à cinq sous, étant donné que je n’ai ni la formation ni les compétences pour aborder ce monde des tréfonds de l’esprit. Et puis, je répète que ce n’est pas de mes affaires.
Pour ma part, je n’étais pas à la recherche de l’âme sœur idéale, comme Catherine. En fait, j’ai même sans cesse voulu éviter de m’investir dans quelques relations affectives que ce soit – de moins, c’est ce que je prétendais, à l’époque – considérant que celles-ci compliquaient inutilement l’existence que j’avais décidé de mener en parallèle de mon quotidien ordinaire.
Mais les circonstances m’ont constamment – et cruellement – obligé à m’impliquer dans une liaison de ce genre ; c’est-à-dire contre mon gré, si je puis dire. Et celles-ci se sont toujours terminées abruptement – dont certaines tragiquement – tout au long de ma destinée. Ainsi, pendant que je reprochais à ma sœur le dysfonctionnement de sa vie amoureuse, le mien s’avérait pire que le sien.
Nous n’avons pas encore eu l’occasion, encore une fois, d’aborder sérieusement ce sujet délicat, madame Savoie et moi. Je sais néanmoins maintenant qu’il a un rapport étroit – lui aussi – avec mon traumatisme de jeunesse. Avec ma mère, cette fois, sans doute. Avec l’image idéalisée que j’ai conservée d’elle. Et cette image, en l’occurrence, a sûrement une relation, elle, avec la beauté physique et morale. Car toutes les femmes qui ont partagé ma vie – je m’en rends compte avec le recul – ont toutes été des canons de perfection – physique et morale, oui.
Mais de tout cela, il n’en reste malheureusement que des échecs lamentables. Sauf pour Nicole qui, en plus d’être belle comme un ange, est en outre dotée de toutes les qualités qu’un ange peut posséder.
Elle a été la dernière en liste qui aurait pu passer à la moulinette de mon pattern habituel. Elle n’était pas la première à avoir eu le bon sens de me contraindre à consulter un psy pour la sauvegarde de notre relation ; mais cette fois, j’ai eu l’intelligence de m’y conformer. Peut-être vieillirai-je finalement avec cette femme – que j’aime par ailleurs comme un dingue.
◊◊◊
Plus je m’investis dans cette thérapie, et plus je deviens excité. Ça également, c’est paradoxal. Car en plus d’être excité – dans le sens d’enthousiaste –, je suis toujours en proie à une sorte d’angoisse. Madame Savoie s’en est évidemment rendu compte – rien n’échappe jamais à son œil de lynx. Elle s’évertue donc à calmer mes ardeurs lorsque je veux aller trop vite. « Un pas à la fois », me tempère-t-elle souvent.
« — Tenez », m’a-t-elle récemment conseillé, « puisque vous avez trouvé du plaisir à écrire les aventures de votre première année dans ce Collège militaire, pourquoi ne continueriez-vous pas sur la même lancée en rédigeant celles de votre deuxième année ? »
J’ai évidemment suivi son conseil. Et plutôt deux fois qu’une. Je l’ai fait pour moi, bien sûr. Mais également pour elle. Je ne suis pas moi-même psychologue, mais j’ai cru deviner que madame Savoie trouvait une sorte de fascination à me lire. Cela doit rejoindre, dans son cas aussi, un quelconque événement en lien avec sa propre enfance.
Mais peu importe. D’écrire ma deuxième année de vie au Collège militaire m’a au moins permis de prendre conscience qu’il existait pire que moi dans les degrés de la folie. Et cela a contribué à calmer mon inquiétude par rapport à la mienne.
Vincent Donovan
Montréal
mai 2015
[1] Voir L’or, l’écarlate et le noir : La croisade de Vincent Donovan.
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